La silicose, miroir grossissant des problèmes de la santé au travail en France, selon l’INED

Par Leila Chakhtakhtinsky

Les maladies professionnelles sont “largement sous-évaluées” en France, confirme une étude de l’Institut national d’études démographiques (INED). Cette étude, intitulée “Avant l’amiante, la silicose.Mourir de maladie professionnellle en France” (Population et Sociétés n° 437, septembre 2007), offre une illustration saisissante de la situation.

Selon Paul-André Rosental, l’auteur de l’étude, les raisons de la sous-évaluation des maladies professionnelles sont multiples. La notion même de maladie professionnelle, fruit de négociatiation entre employeurs et syndicats et combinaison de critères médicaux et légaux, est à l’origine de la sous-estimation.

La sous-évaluation des maladies professionnelles passe d’abord par une “sous-déclaration”, auquelle s’ajoute la “sous-reconnaissance”. Presque 70% de l’ensemble des maladies professionnelles seraient “invisibles”, estime l’étude.

La silicose, une affection pulmonaire liée à l’inhalation de poussières de silice, aurait été responsable de 40 000 morts de 1946 à 1987, mais le chiffre réel est probablement 2 à 3 fois plus élevé. La sous-estimation tient à plusieurs causes se combinant, notamment la non-reconnaissance de la maladie, les décès imputés à d’autres causes, le départ des mineurs pour d’autres secteurs et la non prise en compte de nombreux cas survenus chez les immigrés ayant travaillé dans les mines.

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