Nouvelles maladies professionnelles indemnisables

Le Décret n° 2006 – 986 du 1er aout 2006 traitant du tableau des maladies professionnelles n° 62 porte sur la désignation de deux nouvelles affections provoquées par les isocyanates organiques :
- les pneumopathies interstitielles aigues ou subaiguës d’hypersensibilité, délai de prise en charge de 30 jours ;
- les pneumopathies d’hypersensibilité chroniques avec altération des explorations fonctionnelles respiratoires, délai de prise en charge de 3 ans.
Désormais, en plus des pathologies qui étaient indemnisées au titre du tableau n° 62 (blépharo-conjonctivite, rhinite, syndrome bronchique, asthme, lésions eczématiformes) ces deux maladies seront également indemnisées au titre de ce tableau.
Les pneumopathies d’hypersensibilité, ou alvéolites allergiques extrinsèques sont des maladies inflammatoires pulmonaires diffuses, qui touchent au secteur interstitiel du poumon, c’est-à-dire des parois alvéolaires. Leur mécanisme est immunoallergique. Dans certains cas, l’évolution des pneumopathies d’hypersensibilité rend les poumons peu fonctionnels (fibrose pulmonaire).
L’exposition professionnelle aux isocyanates organiques a lieu lors de leur fabrication et lors de la mise en œuvre des produits polyuréthannes. Les polyuréthannes trouvent l’application industrielle très large et les situations du travail exposant aux isocyanates sont nombreuses :
- collage du bois, vernissage des meubles ;
- collage du cuir, de la céramique ;
- isolation thermique et électrique, joints d’étanchéité ;
- industrie automobile (peinture – carrosserie, sellerie, sièges, coussins de voitures)
- fabrication et emploi de peintures anti-corrosion ;
- fonderie (procédé Ashland) ;
- mousses de protection, d’emballage ;
- fabrication, réparation des planches à voile, des bateaux de plaisance.
Il existe plusieurs formes et usages des isocarènes. Les isocyanates monomères les plus souvent employés sont : diisocyanate de toluène ( TDI) , diisocyanate de diphénylméthane (MDI) et diisocyanate d’hexaméthylène (HDI). La très forte volatilité des isocyanates monomères a conduit à la commercialisation de prépolymères, de poids moléculaire plus élevé, de pression de vapeurs plus basse et donc moins facilement inhalables.
La prévention des maladies liées à l’inhalation des isocyanates doit inclure :
- substitution de TDI par des isocyanates de masse moléculaire plus élevée ou par des prépolymères ;
- utilisation des isocyanates en circuit fermé ;
- limitation de la formation d’aérosols ;
- limitation des projections accidentelles (qui paraissent favoriser la survenue des sensibilisations) ;
- installation des dispositifs d’aspiration à toutes les sources de vapeurs d’isocyanates ;
- mise à disposition les protections collectives et individuelles ;
- information de salariés sur les risques ;
- contrôles d’atmosphère ou monitoring des taux d’isocyanates aux différents postes du travail.

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